Pandémie

 

En 2015, à la suite d’une rencontre au cinéma avec mon jeune frère, il m’aura fallu deux heures pour écrire le texte complet, je m’explique… 

Pendant que je l’attendais, je conversais avec ma mère qui m’a informé que mon frère venait tout juste de la « texter » pour lui dire qu’il était en route pour notre rencontre au cinéma, j’ai alors su qu’il utilisait son cellulaire au volant. 

Puisque nous sommes des frères « jumeaux par l’âme », comme c’est exprimé dans la chanson, il me connait suffisamment bien pour savoir que quelque chose ne va pas.  Je suis bouleversé et inquiet, une réaction inhabituelle plutôt « silencieuse », le laisse perplexe!

Je n’avais qu’une idée en tête, quitter les lieux pour écrire ce texte. Je me souviens avoir regardé le film, mais sans aucune conscience de ce qui se déroulait à l’écran.

Habituellement, après un visionnement, on en discute de 30 à 60 minutes dans le stationnement, alors que cette fois-là, j‘ai prétexté avoir quelque chose d’important à faire pour me défiler. 

Après avoir finalement enregistré la chanson, des amis, des collègues et des membres de la famille, l’ayant écoutée attentivement, ont tous été unanimes : le contenu allait droit au but, voire droit au cœur, l’essentiel était dit sans détour et susciter clairement la réflexion.

Toutefois, la réaction de mon jeune frère fut différente, elle n’était aucunement aussi positive que celle des premiers auditeurs. Sa première expression, dont je me souviendrai longtemps : « Tu m’as écrit une chanson là-dessus pour vrai ?! ».  Disons qu’il était un peu sous le choc et, pendant un certain temps, il nous a évités : autant le sujet que moi!

Il m’a confié par la suite qu’il avait eu besoin de « digérer » le texte et le grand impact qu’il a eu sur lui.  Heureusement, il m’a affirmé que depuis qu’il a entendu cette chanson, il n’a plus jamais touché à son « foutu » cellulaire en conduisant, décision positive pour lui et tous les autres  (sa famille en général et moi en particulier sans négliger les conducteurs partageant la même route que lui).  

L’idée de perdre mon jeune frère à cause de cette technologie « surutilisée » m’avait occasionné un stress que je devais évacuer et, par ricochet, devait transmettre un message de prévention pour tous!

Trop souvent, je croise des automobilistes qui textent au volant et ce, à tous âges! C’est aberrant, voire irresponsable! Exposer sa propre vie au danger est une chose, mais celle des autres en plus, c’est inconcevable!

Ce fléau plus ravageur qu’une pandémie se poursuit encore aujourd’hui, c’est très malheureux! Si j’ai pu conscientiser mon frère sur la valeur de sa vie de mon frère, je dirais mission accomplie!

Note : Texter au volant n’est pas un «acte isolé», il implique une foule de gens, une foule de vies, une foule d’avenirs… Il faut qu’on le réalise, il faut qu’on se le dise…merci de passer le mot!

 

À LA PREMIÈRE PERSONNE

 

Le titre représente une façon de ne pas écrire au «JE», la première personne du singulier.

Comme pour plusieurs, la musique est thérapeutique, elle m’a certainement sauvé la vie à bien des reprises, et ce, dans tous les sens du terme.

Comme plusieurs, dès mon jeune âge, j’écoutais plusieurs styles de musique, ce qui me dérangeait et m’irrite encore, ce sont ceux qui parlent « chantent » au «JE» pour se plaindre de tout et de rien!

Je trouvais lourds les textes à saveur «dépendance affective» sans solutions, dramatiques et dépressifs, des textes où l’on ne cesse de se lamenter, de dire que tout est pourri et puis c’est tout… fin!

Lors de la parution de mon premier « mini album », aucun de mes textes ne laissait voir la personne que je suis, mes amis et collègues me demandait : « Mais qui est L’INTERLOKUTEUR, tu vis quoi toi? » et moi de leur répondre : « J’essaie d’éviter la première personne, tout simplement parce que je veux éviter les messages négatifs qui ne mènent à rien! ». À ce moment-là, je vivais des moments difficiles.

Finalement, j’ai utilisé une de mes propres phrases pour moi-même: « J’ai l’opportunité qu’on m’écoute, alors pourquoi ne pas profiter de ce moment pour dire quelque chose d’intelligent! ».

J’ai donc longtemps essayé d’éviter la première personne du singulier, le «JE». Au final, j’ai opté pour raconter des tranches de vie, un peu de mon «JE», auquel peut-être quelqu’un pourrait s’identifier, laissant toujours à la fin une saveur positive afin de démontrer qu’il existe des solutions!

 

HYPOCRITE

 

Ce texte est clairement le plus direct que je n’aurai jamais écrit jusqu’à aujourd’hui. 

Nous vivons tous des situations amicales et/ou amoureuses diverses qui, au fil du temps, forgent les personnes que nous devenons. Mais quelques-unes de celles-ci nous font prendre conscience de certains types de personnalités que nous devrions exclure de nos vies. Trop souvent à la dure, mais pour le mieux. 

 

Je ne parle de personne précisément, mais plutôt de plusieurs à la fois rencontrées au cours des années. Si le texte donne l’impression de parler d’une personne en particulier, il s’agit simplement d’une chronologie pour l’évolution de la chanson. 

Le texte pour lequel je me suis posé la question le plus longtemps, à savoir si je devais ou non l’insérer dans l’album, mais après plusieurs conversations avec les gens de mon entourage, j’en ai déduit qu’il était important de l’inclure. 

L’homme que je suis devenu aujourd’hui vient aussi de ces expériences. Je crois que tout peut être dit, mais que tout est dans la manière de le dire. 

Je ne crois pas posséder la science infuse, mais je tenais à partager certaines situations qui m’ont fait grandir et évoluer. 

Mes amies ont toutes apprécié ce texte et m’ont mentionné ceci : « Plusieurs risquent de se sentir viser! », ce à quoi j’ai répondu : « C’est possible, cependant, puisque je ne vise personne en particulier, et que cela peut autant représenter une femme qu’un homme, chacun est libre de choisir s’il se sent interpelé par ce texte ou non. 

Pour ma part, tant et aussi longtemps que cela amène à la réflexion, j’aurai réussi à faire ce pourquoi j’écris depuis mon jeune âge : «faire réfléchir».

 

L’INCRÉDULE

 

Je ne me suis jamais caché de rien et j’ai toujours affiché mes couleurs dans la vie, comme dans mes textes.  

Je crois en Dieu, par conviction et non par quelconque obligation, je ne suis aucunement religieux.  

La religion est remplie d’obligations, de lois, de restrictions et de dogmes auxquels je n’adhère pas.

J’ai eu d’innombrables conversations avec mes connaissances et mes amis sur le sujet, et c’est sans affrontements, que mes amis athées et moi avons eu ces échanges enrichissants. 

J’adore apprendre à connaître ceux qui m’entourent, peu importe leurs croyances et comprendre ce qui les anime.

Avec « L’incrédule » je voulais séparer la foi, voire la religion, mais unir les gens par le respect de l’autre, sans pour autant diluer mes valeurs et convictions.

Avec ce texte, j’ai voulu « ouvrir, doucement, une fenêtre » sur cette réalité. 

Croire ou ne pas croire? En qui? En quoi? Pourquoi? Toutes des questions que l’être humain se pose un jour ou l’autre et, s’il cherche, il trouvera des réponses et alors il pourra faire le choix de croire ou non.

Pour ma part, je veux garder ma foi simple, comme celle d’un enfant, et continuer de vivre ma vie en faisant le bien du mieux que je peux, me rappelant les enseignements que j’ai acquis, convaincu que Dieu se soucie de la personne que je suis.

 

PROTECTION

 

Un texte en trois volets…

Le premier parle de la protection en général. Nous essayons tous de nous protéger un jour ou l’autre par divers moyens ou comportements. Personne ne fait le choix de souffrir à cause de blessures relationnelles ou autres, mais lorsque cela se produit à plusieurs reprises, le meilleur moyen est souvent «la carapace » … Je parle bien sûr ici de la « protection affective ».

Le second, c’est la protection au féminin, inévitablement, je m’inspire d’histoires et de diverses conversations que j’ai eues avec plusieurs « dames » qui m’ont fait confiance en m’ouvrant leur cœur. C’est ma vision des choses, je ne crois pas être un maître en la matière, mais j’ai su être une oreille attentive. 

Et le troisième et non le moindre, la protection au masculin. Je parle ici à la troisième personne, mais je parle clairement de moi. J’ai essayé tant bien que mal de me protéger pour ne plus souffrir d’intimidation ou de manipulation, sauf que j’ai réalisé qu’il suffisait d’affronter ses peurs pour voir diminuer le sentiment d’infériorité et de voir augmenter la confiance en soi et, par ricochet, ses valeurs.  

Oui, je croyais avoir tout fait pour me sortir la tête de l’eau jusqu’à ce que j’accepte l’aide d’une tierce personne.  À partir de là, ce n’est pas que la tête qui est sortie de l’eau, mais le cœur et le corps! 

Par mon parcours j’ai beaucoup appris : je me suis forgé un caractère et j’ai compris que les gens avaient besoin de verbaliser leurs états d’âme pour alléger le poids qu'ils portaient. À ce moment-là, j’ai compris que je pouvais être une oreille qui les écouterais, et ce, sans jugement, car j'ai déjà « chaussé leurs souliers », de près ou de loin!

 

AU DÉPOURVU

 

Ce texte est sans contredit celui ayant le plus grand potentiel de décrire qui je suis dans ma plus grande vulnérabilité. 

Un texte qui, à la base, a été écrit afin de m’aider à passer au travers une relation brisée, comme une « auto thérapie » seulement. Cette chanson ne devait même jamais être entendue ni partagée et je n’avais aucunement l’intention de l’enregistrer. 

Par contre, les quelques personnes qui ont pu avoir une « prestation en direct » m’ont affirmé qu’il fallait ABSOLUMENT sortir cette composition. 

Si j’ai pu panser mes plaies avec ce texte, en y mettant tant de cœur et de passion, peut-être que certaines personnes pourront s’y identifier, se l’approprier et peut-être même y trouver de la compréhension, de la compassion et du réconfort en retour. 

La chanson décrit exactement, et de façon plus que précise, ce que j’avais en tête à cette époque de ma vie.

C’est moi à 100%, rien dans ce texte n’est une image ou un fait tiré de l’histoire de quelqu’un d’autre, c’est simplement la vérité…la mienne!

Bonne écoute!

 

GENTLEMAN

 

Une « longue et profonde » réflexion en 32 paragraphes sans refrain.  

Même si, comme « À la première personne », j’aurais préféré éviter le «JE »et éviter parler de moi, j’ai compris que j’avais besoin d’une délivrance et, comme écrire est libérateur, j’ai su que je n’aurais pas le choix de m’écrire une chanson à moi-même.  

Comme certains d’entre vous, je suis passé par les bas-fonds d’une forte dépression.  

Plusieurs personnes m’ont fait part que c’était courageux de traiter ce sujet et pourtant, je ne le vois pas comme du courage, mais plutôt comme une nécessité de partager ce creux de vague, pour être un point de repère et d’encouragement pour ceux qui traversent une telle « saison sombre et froide ». 

C’est effectivement une période sombre de la vie que nous devons affronter. Ce qui crée les plus belles réussites est certainement le chemin parcouru pour arriver au terme de cette délivrance.  

Que ce soit suite à une relation toxique, une déception majeure ou des aspirations brisées, peu importe la raison finalement qui nous accable au point de nous faire voir la vie uniquement « en noir », sortir plus grand et plus fort d’une dépression nous donne des outils pour affronter ce que nous aurions cru impossible à affronter auparavant.   

Je n’irai pas jusqu’à dire que c’était une bonne chose, mais cela n’aura certainement pas été une si mauvaise que ça au final!

 

GARDER ESPOIR

 

La seule chanson de l’album faisant partie de mon répertoire d’il y a plusieurs années; un texte simple, mais rempli de vérités.  

Même si je trouvais que certaines rimes auraient méritées d’être travaillées pour rendre le texte plus « fluide », j’ai choisi de laisser le texte tel quel parce qu’il a été écrit sous l’inspiration du moment et je n’ai pas voulu briser cela. 

J’ai écrit quelques 200 textes, celui-ci est le 3e, donc vraiment dans mes débuts et avant même mon épisode de dépression.  

Lorsque je l’écoute, j’en retire à chaque fois un bénéfice et je réalise que cette espérance d’une vie remplie d’accomplissements et le désir d’encourager les autres à la rechercher a toujours existé pour moi.  

Je me souviens avoir eu le désir d’écrire un texte qui me remplirait d’émotions positives et me pousserait à rêver grand.  

Pour accompagner ce texte, je voulais un « beat » festif, explosif et certainement avec du « scratch ».  

Je suis conscient que mon style est bien différent du « RAP conventionnel », cependant certaines bases, comme le « scratch », me coulent dans les veines.  

J’ai peu de « scratch » dans mes productions, mais je m’étais promis que le jour où je déciderais d’en inclure dans un enregistrement, je m’assurerais d’avoir ce qui se faisait de plus professionnel, c’est alors que j’ai fait appel au « roi du scratch » du Québec, DJ Horg ! 

Avoir du DJ Horg sur un de mes projets était un rêve, j’ai appliqué ce que j’ai écrit et j’ai gardé espoir jusqu’au jour où cela est devenu réalité !!!

 

L’INTOUCHABLE

 

Un texte qui m’a suivi, quitté et rattrapé finalement, au point de devenir un projet sur cet album.

J’ai toujours aimé écrire des textes qui traitaient d’un sujet précis, mais sans jamais l’identifier clairement, laissant à l’auditeur le soin de découvrir de quoi il s’agissait.

«L’Intouchable» en est un bel exemple. 

Selon vous, qu’est-ce qu’on peut qualifier d’intouchable pour moi? 

De quoi ne puis-je me départir? 

De quoi je m’ennuie, que je souhaite profondément, que je recherche intensément et que j’attends avec impatience?

Quelle est «cette chose» qu’on ne peut forcer, qui arrive et repart promptement?

À vous qui lisez ces lignes et qui avez certainement écouté la chanson, peut-être même à quelques reprises pour en saisir le sens…NON, il ne s’agit pas d’une femme vous l’aurez peut-être compris, mais vous demeurez quand même perplexes…

Parce que vous aurez lu jusqu’au bout, vous serez donc les seuls à savoir que je parle de L‘INSPIRATION !

Maintenant, réécoutez et vous verrez comme tout devient clair!

 

 

VIOL À L’ÉTALAGE

Ce texte est tiré d’une histoire vraie, évidemment je tairai le nom de la personne qui m’a confié ce drame, mais je sais, et ce bien tristement, que plusieurs se reconnaitront à travers ces mots et que trop de ces histoires existent plus près de nous qu’on le pense. 

Cela fait désormais plus de 15 ans que l’idée d’écrire sur le sujet m’est passée par l’esprit. Alors que  j’étais présent et attentif au moment de recevoir cette confidence, mon cœur s’est déchiré. Il était dès lors très clair que je devais en parler, mais comment? Comment élaborer sur une telle aberration? 

Des aberrations, il y en a tant  dans ce monde, celle-ci en est une parmi tant d’autres me direz-vous, mais non elle est pire!!! Elle atteint la vulnérabilité et l’intégrité profondes de la personne et ce, majoritairement très tôt dans l’enfance.  

J’ai eu l’honneur et la bénédiction d’avoir une mère comme pas une, qui m’a inculqué le respect, l’écoute, l’empathie et plus encore… C’est sans doute de là que me vient d’être proche des gens qui m’entourent et d’avoir l’oreille attentive. J’ai été très souvent au bon endroit, au bon moment, et avec toute la compassion qui m’habite, j’ai pu soutenir. 

Aujourd’hui, avec mes simples mots je vous dis, « sachez qu’aucune grande délivrance ne survient sans grandes décisions. »  Ce sera sans aucun doute difficile, mais la liberté n’a pas de prix! 

Oui l’abus, sous toutes ses formes, est terrifiant mais je n’ose même pas penser au supplice qu’est de vivre avec une telle chose en tête au quotidien, survivre avec un «secret si bien gardé»! 

J’ai bien compris qu’il n’y a pas de petits ou de grands abus, il n’y a que des conséquences qui demeurent cachées selon la sensibilité de la victime! Je pense sincèrement que tous ceux et celles qui ont vécu des situations d’abus, se ressemblent un peu tous dans un coin de leur âme. 

J’ai cherché comment je pourrais encourager, décrire, écrire et pousser à dénoncer pour finalement vivre délivré et en paix...

À vous tous et toutes, hommes et femmes (car oui les hommes peuvent être abusés) sachez que vous avez mon appui le plus sincère!

 

Après la lecture de ces 10 introductions aux textes de l’album, j’espère que vous avez eu,  et/ou, aurez, autant de passion à l’écouter que j’en ai eu à l’écrire et à l’enregistrer.

Merci sincèrement d’avoir choisi de prendre de votre précieux temps pour écouter mes compositions!